CPAS BUDGET 2013 : Le PS craint pour l’avenir et exige plus de synergies !
02/03/2013 09:35
A la Ville, comme au CPAS, la devise du PS est la même ! Mener une opposition vigilante et constructive. La présentation du budget constitue à cet égard un moment clé pour les mandataires socialistes de démontrer à la fois leur capacité d’analyse, leur force critique mais également leur pouvoir de proposition.
La critique
Premièrement, le PS tient à faire part de ses craintes pour l’avenir, malgré que l’équilibre semble atteint pour 2013, grâce aux bonis des années antérieures.
Le déficit de l’exercice propre 2013 est interpellant et la croissance de la dotation de la Ville de Namur envisagée pour les années futures jusqu’en 2018 ne permettra pas de faire face à toutes les missions qui incombent au CPAS.
Quelles sont les pistes proposées pour atteindre l’équilibre budgétaire à partir de 2014 ?
Secundo, il n’apparaît pas judicieux de « célébrer », comme l’a fait le Bourgmestre la semaine dernière, l’importance de la dotation de la Ville de Namur au CPAS, par comparaison à d’autres grandes villes. Comparaison n’est pas raison ! Lorsqu’on prend en compte des chiffres comparables (NB : les maisons de repos à Liège sont gérées en intercommunales), on s’aperçoit que le budget du CPAS de Liège dépasse largement 700€ par habitant, que celui de Charleroi avoisine les 660€ par habitant et pour Namur, force est de constater que le montant par habitant s’élève à peine à 525€.
Nous avons également réalisé l'exercice de comparer la dotation de la ville par rapport au budget du CPAS hors budget maison de repos :
La dotation de la Ville de Charleroi représente 27,2% et celle de Namur 26,9%. La démonstration est faite que la dotation de la Ville de Namur n'est pas meilleure que celle de Charleroi.
Bref, la générosité de la majorité en place à Namur à l’égard de son CPAS n’est pas exemplaire! A cet égard, gardons à l’esprit la vente au CPAS de deux terrains appartenant à la Ville pour une somme de 3 380 800 euros ! Montant que le CPAS va devoir supporter au profit de la Régie foncière de la Ville qui l'utilisera non pas au bénéfice de l'action sociale ou des aînés de notre Ville, mais pour d'autres projets, comme par exemple le Caméo. Par ailleurs, ces terrains sont destinés à accueillir deux nouvelles infrastructures pour lesquelles aucun avant-projet n’est encore parvenu au Service Public de Wallonie. Sans avant projet, impossible d'obtenir des subventions. Le CPAS n'a pas les moyens de perdre un tel montant, faute de projets introduits dans les temps.
Par contre, en 2010 dans le cadre du programme de financement wallon d'infrastructures d'accueil et d'hébergement pour aînés (CRAC III), le CPAS a reçu la promesse d’une enveloppe de 3.462.200 € pour une 1ère phase de travaux, avec promesse complémentaire du même moment pour la 2nde phase des travaux dans le cadre du programme de financement futur (CRAC IIIbis) ; en demandant le transfert d'une vingtaine de lits de la maison de repos d'Harscamp vers la maison de repos le Grand Pré à Wépion, le CPAS prend le risque de perdre près d'1 million € dans le cette opération de subventionnement de la nouvelle infrastructure. Si cela venait à se confirmer, ce serait extrêmement dommageable.
Le Groupe socialiste de l’Action sociale a encore interpellé le Président du CPAS sur divers points :
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La section « Titres-service » présenterait un déficit de 82.845€. N’y aurait-il pas lieu d’explorer un transfert de cette activité vers l’ALE Namur qui a prouvé son efficacité dans ce type d’activité ?
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La section « Réinsertion socioprofessionnelle » présente un déficit de 2.423.575€. Alors que des investissements sont prévus dans ce secteur, le CPAS ne devrait-il pas auparavant procéder à un audit interne ?
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Quelle est la politique du CPAS en termes de personnel ? Le nombre d’agents nommés depuis 2007 a diminué, même si l’on note, en même temps, une augmentation des nominations en 2012, plus de 10 agents nommés en pleine année électorale ;
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Quelles sont les projections au niveau de la situation du personnel dans les prochaines années suite au souhait de non remplacement d’agents partis à la retraite ? ;
Les propositions
Prioritairement en termes d’économies, le PS exhorte la majorité à développer beaucoup plus les synergies entre le CPAS et la Ville.
L’exemple de l’abri de nuit est évocateur. Aujourd'hui, l'abri de nuit est encore géré par la Ville. Si l'abri de nuit était géré par le CPAS, à l'instar d'autres villes de Wallonie, le CPAS enregistrerait un gain approximatif de 100 000€ par an, via une augmentation du montant de la dotation du FSAS (Fonds spécial de l'aide sociale). Les critères de répartition de ce fonds au CPAS ont en effet été modifiés en avril 2009 et tiennent compte du nombre de travailleurs sociaux pour une proportion importante de dotation (37%). En adaptant la situation namuroise a cette nouvelle réalité, c'est 600 000€ dont bénéficierait le CPAS sur une législature.
Synergie toujours, le PS invite la majorité à multiplier les marchés conjoints, notamment pour la téléphonie et les assurances, afin d’éviter un important manque à gagner pour les finances communales.
Enfin et surtout, la réduction du nombre d’échevins a représenté une opportunité pour bon nombre de villes et de CPAS de « fusionner l’action sociale ».Le PS plaide pour la création d’un guichet unique ou pôle d’accueil social centralisé au CPAS. Recentrer progressivement l’action sociale au cœur du CPAS, c’est aussi clarifier l’offre pour nos concitoyens. Cette fusion impliquerait le transfert des travailleurs sociaux et doperait de facto la dotation accordée au CPAS tout en faisant des économies d’échelle.
Bref, le PS ne peut se contenter d’une politique à court terme, d’une politique qui voile les difficultés qui nous gagnent. Nous souhaitons, pour le moins, que la note politique intègre nos préoccupations et évoquent des pistes de solution claires, faisables et précises pour relever les défis de demain.
Le Groupe PS
Malika BEN BRAHIM |
Kristel KARLER |
Jean-Robert HONOREZ |
Daniel RECLOUX |